Le 18 décembre 2024, trois ministres burundais (le Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et du Développement Communautaire ; la Ministre de la Justice ; et le Ministre des Finances, du Budget et de la Planification Economique) ont tenu une réunion de travail conjointe pour discuter des mesures à prendre face aux pratiques frauduleuses en matière de collecte des impôts et taxes. L’objectif de cette rencontre était de renforcer l’efficacité de la collecte des fonds et de garantir que les recettes fiscales destinées à l’État et à la population arrivent à bon port, afin de contribuer à la réalisation de la vision du Burundi : devenir un pays émergent en 2040 et un pays développé en 2060.
Au cours de cette réunion, Martin Niteretse, Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et du Développement Communautaire, a exprimé son indignation face à certains comportements de détournement de fonds publics. Selon lui, des individus prétendant être au-dessus des lois ont volontairement refusé de payer leurs impôts, ou ont collecté ces taxes sans les reverser à l’État.
« Ce n’est pas acceptable que certains gardent les impôts dans leurs poches. Les taxes sont collectées des citoyens pour être réinvesties dans le développement de notre pays », a-t-il martelé.
Le ministre a souligné que l’heure est venue d’agir et de faire respecter la loi, appelant à une mobilisation générale des forces de sécurité pour assurer la protection des biens publics et des citoyens.
Il a également rappelé que la date limite pour se régulariser et pour remettre les fonds collectés est fixée au 31 décembre 2024, comme l’a recommandé le Président de la République du Burundi aux autorités de l’Office Burundais des Recettes (OBR). Le Ministre a précisé que des sanctions sévères seront appliquées en cas de non-respect de cette échéance.
Une collaboration interministérielle indispensable
Martin Niteretse: « Ce n’est pas acceptable que certains gardent les impôts dans leurs poches »
Nestor Ntahontuye, Ministre des finances, a pris la parole pour dénoncer la mauvaise gestion des fonds publics. Selon lui, certains commerçants, notamment dans les bars, appliquent des augmentations de prix illégales, en violation des règles fiscales, tout en continuant de verser des taxes insuffisantes à l’OBR. Il a insisté sur la nécessité d’une collaboration renforcée entre les ministères pour lutter contre ces pratiques, soulignant que la synergie entre les administrations fiscales, la police et la justice est cruciale pour garantir une mise en œuvre efficace des politiques fiscales.
Le Ministre a également évoqué la question des machines de facturation numériques, soulignant que ces outils sont essentiels pour la transparence fiscale et la collecte correcte des impôts.
« Si tous les contribuables disposaient de ces machines, le contrôle serait beaucoup plus simple et efficace », a-t-il ajouté.
Le mépris des institutions : une pratique inacceptable
Domine Banyankimbona: « Ceux qui ont pris des biens publics doivent être jugés et punis sévèrement »
Domine Banyankimbona, Ministre de la justice, a exprimé son mécontentement face au détournement de biens publics sous les yeux de l’administration, de la police et de la justice. Elle a dénoncé ces comportements comme un signe de mépris à l’égard des institutions du pays et a appelé à une réponse rapide et coordonnée des autorités judiciaires.
« Ceux qui ont pris des biens publics doivent être jugés sévèrement », a-t-elle insisté, tout en exhortant les cadres judiciaires à répondre à l’appel du Président de la République et à assurer le suivi des enquêtes.
Pour rappel, lors de l’audience du Président de la République, Evariste Ndayishimiye, avec les hautes autorités de l’Office Burundais des Recettes (OBR), le 17 décembre 2024, un rapport relatif à l’état des lieux de la collecte des taxes et impôts a été présenté par ces autorités.
La conclusion tirée de ce rapport a révélé que certaines personnes ont catégoriquement refusé de payer les taxes et impôts, invoquant leur statut ou d’autres prétextes, comme mentionné dans le communiqué publié par les organes de la communication de la présidence de la République du Burundi après l’audience.
En réponse, les cadres de l’OBR ont obtenu l’accord du Président de la République pour utiliser tous les moyens légaux nécessaires afin de contraindre ces personnes à payer avant le 31 décembre 2024. Passé ce délai, des sanctions plus sévères seront appliquées conformément à la loi.