IMET, un outil moderne pour perfectionner la gestion des aires protégées

A l’ère du changement climatique et de la dégradation de la biodiversité, un outil qui appuie les différentes parties prenantes dans la gestion des aires protégées a été initié. Cet outil intégré sur l’efficacité de gestion dit « IMET » en sigle (Integrated Management Effectiveness Tool) présente pas mal d’avantages et d’innovation. A travers cet article, nous avons essayé de vous faire découvrir cet outil plus apprécié qui a été utilisé au Burundi en 2016 et en 2021.

Développé dans le cadre de la première phase du Programme de gestion de la biodiversité et des aires protégées dans la région d’Afrique de l’ouest et Afrique centrale, BIOPAMA en sigle; l’outil IMET (Integrated Management Effectiveness Tool) est, selon la mallette pédagogique, COMIT (Coaching Manual for the IMET Tool), un outil d’aide à la décision qui fournit une analyse systématique, robuste et axée sur les résultats sur la base d’informations collectées sur place par des méthodes participatives. IMET est aussi un outil moderne et une application informatique téléchargeable qui peut être utilisée sans connexion internet pour permettre à évaluer l’efficacité de gestion d’une aire protégée.

Cet outil adapté à toutes les aires protégées du monde entier recueille, organise et analyse les données relatives aux aires protégées pour faciliter l’analyse et la prise de décisions éclairées pour la planification, la gestion et l’organisation des opérations des aires protégées.

Selon Leonidas NZIGIYIMANA, Président du Réseau Africain des Coaches pour l’Efficacité de Gestion des Aires protégées, RACEGAP en sigle, cet outil a été initié pour aider à la lutte contre les différents défis du domaine de la protection de l’environnement tels que le changement climatique, la dégradation de la biodiversité animale et végétale, et leurs conséquences sur la vie et le développement socio-économique de l’homme.

« L’IMET est un outil d’aide à la prise de décision. Il donne l’image de là où l’aire protégée est faible (menacée) et là où elle est forte (bien protégée). Sans informations, on ne peut pas bien gérer. IMET est donc un outil d’aide à la prise des décisions, un outil de plaidoyer, un outil pour le rapportage et un outil d’aide à la mobilisation des fonds pour voler au secours de la biodiversité » ajoute Leonidas Nzigiyimpa tout en remerciant le Gouvernement du Burundi qui, à travers l’Office Burundais pour la Protection de l’Environnement (OBPE), a accepté d’utiliser cet outil lors des évaluations de gestion de 14 aires protégées du Burundi en 2016 et en 2021.

La spécificité de l’outil IMET et sa stratégie d’utilisation

« L’IMET est le seul outil qui a apporté l’innovation de la visualisation », indique Leonidas Nzigiyimpa.

Selon Leonidas NZIGIYIMANA, Président du RACEGAP, il existe plus de 90 outils d’évaluation de l’efficacité de gestion mais parmi ceux-ci, l’IMET est le seul outil qui a apporté l’innovation de la visualisation car ses résultats sont présentés sous forme des graphiques et de radars facile à interpréter.

« Les résultats de l’IMET s’affichent, sur une ou deux pages, sous forme de photo exprimée sous forme de radars ou d’histogrammes. IMET a rendu donc facile le plaidoyer et la communication. On s’en sert très bien pour communiquer, pour dire, pour montrer, photo à l’appui, ici nous sommes forts, là nous sommes faibles. Nous avons besoin de ça, de tel médicament, pour pouvoir améliorer la situation sur terrain » a-t-il indiqué.

Pour bien exploiter toutes les potentialités de cet outil IMET, un système de coaching dans la gestion des aires protégées a été instauré.

Selon la mallette pédagogique pour l’outil IMET, ce coaching permet d’accompagner les gestionnaires des aires protégées pour renforcer l’efficacité de la gestion par le développement de leur potentiel, de leur savoir-faire et de leurs approches et attitudes. Bref, un coach IMET est un expert des aires protégées formé spécifiquement à l’utilisation et à l’analyse des résultats d’IMET.  Il assure donc l’encadrement-accompagnement professionnel des équipes de gestion des aires protégées.

« L’instauration des coaches IMET s’est faite en 2015 et fait suite au changement de paradigme dans le secteur du développement des capacités dans les aires protégées » fait savoir cette même mallette.

Grâce à ses avantages, l’outil IMET est aujourd’hui à la une. Au Burundi, toutes les 14 aires protégées ont déjà été soumis à une évaluation à l’aide de l’outil IMET. Au niveau global, plus de 200 aires protégées ont été également évaluées avec ce même outil.

« Les demandes sont tellement nombreuses que des fois même on manque suffisamment des coaches seniors pour pouvoir les déployer là où les demandes sont faites » souligne Leonidas NZIGIYIMANA, Président du RACEGAP, tout en rassurant que leur réseau collabore étroitement, aujourd’hui, avec les différentes universités d’Afrique comme l’Université d’Alexandrie en Egypte.

Dans le cadre de vulgarisation de cet outil, le RACEGAP a organisé un atelier de 5 jours à Bujumbura, précisément au campus Mutanga de l’Université du Burundi, pour introduire cet outil aux étudiants et professeurs afin de les encourager à l’utiliser dans leurs travaux de recherche.

Selon Leonidas NZIGIYIMANA, Président du RACEGAP, cet atelier a eu lieu au moment opportun car il a permis d’aider les participants à améliorer leurs connaissances par rapport au cycle de gestion des aires protégées et d’outiller les futurs gestionnaires des aires protégées (les étudiants et professeurs) qui vont prendre la relève.

« Il n’y aura plus de tâtonnements. Etant des futurs gestionnaires des aires protégées, ils auront déjà la matière et les ressources nécessaires pour aller sur site et gérer efficacement ces aires protégées et faire mieux que nous n’avons fait » a-t-il ajouté avec l’air rassurant.

Cet atelier d’introduction de l’IMET et la liste verte de l’Union Internationale de la Conservation de la Nature (UICN en sigle) dans les universités d’Afrique et le recyclage des coaches en efficacité de gestion des aires protégées a vu également la présence des participants venus de sept pays africains : Burundi, Tchad, Cameroun, Sénégal, Cote d’ivoire, Burkina Faso et la RDC.