Les activités humaines, telles que l’agriculture et l’extension du cimetière de Mpanda, sans une réaction adéquate des parties prenantes, sont à l’origine de la disparition progressive du faux palmier, dit « Urukoko » dans la langue nationale du Burundi. Cette espèce endémique, que l’on ne trouve nulle part ailleurs qu’au Parc national de la Rusizi, est aujourd’hui menacée. Ce parc, qui abrite également plus de 100 autres espèces végétales, est l’un des trésors naturels du Burundi.
Situé dans la plaine de la Rusizi, au nord de la région naturelle de l’Imbo et près du lac Tanganyika, le Parc national de la Rusizi est divisé en deux secteurs principaux : le delta et la palmeraie. Ce parc abrite une biodiversité riche, incluant des espèces végétales spécifiques comme les Hyphaene, les bosquets xérophiles, et les forêts de ravins. Parmi ces espèces, le faux palmier ou Urukoko se distingue comme une plante endémique, symbole de la richesse écologique de la région des Grands Lacs. Cependant, les activités anthropiques, telles que l’agriculture, les feux de brousse, le braconnage et l’expansion du cimetière de Mpanda, constituent une menace sérieuse pour ces écosystèmes. Ces facteurs ont conduit à la disparition progressive d’Urukoko et d’autres espèces végétales précieuses.
Les gardes forestiers et l’administration locale alertent sur la disparition inquiétante d’Urukoko. Selon eux, la réduction progressive de la superficie protégée du parc est due à des activités agricoles non autorisées, à la pêche et à l’expansion du cimetière de Mpanda.
L’un des gardes forestiers témoigne de la difficulté de contrôler ces activités en raison du manque de ressources et de moyens suffisants.
Innocent Banigwaninzigo, expert en protection de l’environnement, tire la sonnette d’alarme : il propose des mesures d’urgence face à l’ampleur de la destruction de ce trésor naturel du pays. Selon lui, Urukoko, une espèce ayant une période de dormance de 50 à 60 ans, risque de disparaître sans actions immédiates des parties prenantes.
Léopold Ndayisaba, Administrateur de la commune de Gihanga, exprime également son mécontentement face à cette situation alarmante. Il appelle les décideurs de haut niveau à prendre des mesures concrètes, y compris la collaboration avec l’armée burundaise pour restreindre les activités non autorisées dans le parc. Il souligne l’importance d’Urukoko, une espèce endémique qui pourrait devenir un atout touristique et économique pour sa commune, pour la province de Bubanza et pour tout le pays.
Le cimetière de Mpanda, un facteur aggravant la disparition du faux palmier
« La délocalisation de ce cimetière est une solution incontournable pour préserver Urukoko »
L’expansion du cimetière de Mpanda est également un problème majeur. Innocent Banigwaninzigo, expert en protection de l’environnement, pointe du doigt son impact écologique, notamment la pollution des nappes phréatiques, à part la destruction flagrante du faux palmier, qui menace également toutes les biodiversités du parc, y compris, bien évidemment, l’espèce végétale rare de la planète citée ci-dessus. Il estime que la délocalisation de ce cimetière est une solution incontournable pour préserver Urukoko.
Cependant, l’Administrateur communal de Gihanga, Léopold Ndayisaba, affirme que sa commune n’a pas l’autorité pour ordonner une telle délocalisation. Il appelle les autorités compétentes, notamment le ministère de l’Intérieur, à intervenir rapidement. Selon lui, l’expansion du cimetière contribue à la disparition de cette plante endémique et à la réduction de la superficie du parc.
Des solutions urgentes pour sauver le faux palmier, dit « Urukoko » en Kirundi
Innocent Banigwaninzigo: « Les actions anthropiques menacent le faux palmier ».
Innocent Banigwaninzigo, expert en écologie et en protection de l’environnement, propose plusieurs mesures pour protéger le Parc national de la Rusizi et l’espèce végétale rare, Urukoko. Il recommande à l’Institut des Sciences Agronomiques du Burundi (ISABU) de mener des recherches approfondies sur cette plante afin de développer des moyens de sa propagation, notamment en exploitant sa germination lente. Il plaide également pour un renforcement de la sécurité du parc, y compris l’armement des gardes forestiers, et pour une application stricte des lois environnementales. Selon lui, perdre cette plante, « Urukoko », serait non seulement une perte écologique, mais aussi un déshonneur pour le Burundi.
La sauvegarde d’Urukoko et du Parc national de la Rusizi nécessite une mobilisation urgente de toutes les parties prenantes afin de préserver ce patrimoine unique pour les générations futures, selon Innocent Banigwaninzigo, expert en écologie et en protection de l’environnement, et Léopold Ndayisaba, administrateur de la commune de Gihanga.