Depuis ces dernières années, le monde a été envahi par le réchauffement climatique dû aux émissions mondiales et aux pollutions de l’atmosphère. Cependant, le Burundi se classe parmi les pays solutions aux changements climatiques malgré sa vulnérabilité aux effets du changement climatique : une opportunité à saisir malgré les défis.
Un atelier de validation d’une note de plaidoyer sur la contribution déterminée au niveau national pour la mise en œuvre de la convention cadre des nations unies sur les changements climatiques a été tenu ce 11 août 2022 à Gitega. Il a réuni les différents acteurs de la société civile œuvrant dans le domaine de la protection de l’environnement et de la lutte contre le changement climatique.
Cette note de plaidoyer a été élaborée par la CODEC, une confédération des organisations de la société civile œuvrant dans le domaine de l’environnement et du changement climatique, dans le cadre du projet “Dukurire hamwe”, un projet pour le renforcement des capacités de la société civile mis en œuvre par le consortium REJA; CARE et ACTIONAID sous le financement de l’Union Européenne. Son objectif : plaider pour la mise en place d’un cadre de concertation nationale sur l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi-évaluation des contributions déterminées au niveau national (CDNs), un des piliers de l’Accord de Paris sur le climat ratifié à la suite des recommandations de la COP21.
La Contribution Déterminée au niveau National (CDN) initiale du Burundi a été publiée en 2015 et a pris en compte les aspects en rapport avec l’adaptation et l’atténuation.
Concernant l’atténuation, le Burundi s’est engagé à réduire de 23% à l’horizon 2030 les émissions de gaz à effet de serre par rapport au scénario de référence (BAU), ce qui correspond à une réduction de 3% (1 958 Gg ECO2) dans le cadre de son objectif inconditionnel et de 20% (14 897 Gg ECO2) dans le cadre de son objectif conditionnel.
Le changement climatique, un réel défi mondial
Les participants dans l’atelier tenu à Tropitel Gitega Hotel
Le changement climatique est un défi mondial qui affecte de manière significative des sociétés. Il est dû à l’action anthropique et/ou aux phénomènes géophysiques entre autres El Nino et la NINA.
D’après le 4ème rapport du GIEC, ces 30 dernières années ont connu des températures les plus élevées de l’hémisphère Nord depuis plus de 1 400 ans, une preuve de l’existence indéniable des effets néfastes provenant des émissions mondiales et pollutions.
Causés en grande partie par les pays développés émettant plus des gaz carboniques à l’atmosphère, les effets des changements climatiques est un malheur partagé au niveau de la planète.
« D’après les études menées, le Burundi se classe à la 13ème place des pays vulnérables face aux effets du changement climatique et à la 16ème place des pays non préparés aux effets du changement climatique » a indiqué Ir. Innocent Banigwaninzigo, leader du secteur de l’environnement et changement climatique, dans son discours d’ouverture de cet atelier.
Le Burundi face aux gaz à effets de serre
Photo de famille des participants dans l’atelier de validation
Les inventaires de gaz à effet de serre, version 2006, indiquent que le Burundi est encore un puits du gaz carbonique aussi bien pour les années 2015 et 2010 que pour l’année 2005. Dans son exposé, Ir. Alphonse Polisi a souligné que le Burundi est à l’œuvre pour l’atténuation des émissions par son trésor forestier, par ses politiques et plans d’action ainsi que par ses engagements. Tout ça réunit, fait du Burundi un pays solution aux changements climatiques, une opportunité à exploiter pour les acteurs de la société civile œuvrant dans le domaine de l’environnement et du changement climatique. Pour bien exploiter cette opportunité, il suffit de saisir les voies de compensation pour les conséquences irréversibles du réchauffement mises en place, notamment les compensations qui se font à travers les projets d’atténuation et d’adaptation.
Néanmoins, les organisations de la société civile burundaises œuvrant dans le domaine de l’environnement et du changement climatique font face à moult défis et entraves. Pour Ir. Alphonse Polisi, ces organisations souffrent d’une multitude de défis, qu’ils doivent d’abord relever, entre autres : Capacité technique pour la formulation des projets, la langue de communication (Anglais), les longues procédures de traitement des dossiers pour financement, le faible niveau d’information sur les financements, la faible capacité des acteurs de la société civile et privés pour l’acquisition des financements sur le climat.
Afin de participer dans la formulation et la mise en œuvre des politiques sur le climat et ainsi pouvoir mobiliser beaucoup de fonds déjà disponible à travers des mécanismes de financement, Ir Polisi propose les organisations de la société civile de renforcer leurs capacités techniques et d’exploiter les rapports tant nationaux qu’internationaux.
En outre, il les appelle à participer aux foras internationaux pour faire entendre leur voix, et de travailler en synergie pour mettre en œuvre les priorités nationales déclinées dans les CDN pour le climat.